Mise à jour de la littérature par Rafaella

Le message suivant est une gracieuseté du Dr Raffaella Ravinetto, Département de santé publique, Institut de médecine tropicale d’Anvers, Belgique.

Chers amis,

Après quelques semaines « silencieuses », j’aimerais partager avec vous trois articles, tous liés d’une manière ou d’une autre à la qualité des antibiotiques et/ou à leur utilisation rationnelle. En fonction de vos intérêts personnels et de votre expérience dans les disciplines concernées, vous pouvez décider de lire un ou plusieurs articles en détail ou de les partager avec des collègues éventuellement intéressés. L’intérêt d’examiner les trois documents dans leur ensemble est que nous réalisons une fois de plus que l’utilisation rationnelle des antibiotiques ne peut pas être réalisée simplement en agissant sur les pratiques de prescription et l’observance, mais qu’il s’agit d’une entreprise multidisciplinaire qui nécessite d’améliorer, entre autres, la qualité des produits, leur accessibilité financière, les perceptions et la façon dont nous pensons et communiquons au sujet des antibiotiques. En bref ….

Dans le premier article, un point de vue, Monnier et Coll. expliquent comment l’identification des antibiotiques oraux et leur distinction par rapport à d’autres médicaments couramment utilisés peut être difficile pour les consommateurs, les fournisseurs et les professionnels de la santé, en raison de la grande diversité des noms utilisés pour désigner les antibiotiques, et comment l’aspect physique des médicaments affecte la communication entre les patients et les professionnels de la santé, la délivrance, l’utilisation des médicaments et la compréhension des campagnes de santé par le public.

Dans le second article, Tack et Coll. font état des difficultés observées dans le cadre d’une étude de cohorte prospective sur l’efficacité des antibiotiques dans les infections sanguines à Salmonella non-typhi. L’une de nos conclusions est que la qualité des antibiotiques pédiatriques peut avoir un impact considérable sur leur utilisation adéquate : en effet, la précision du dosage des suspensions orales était compromise par l’absence d’instructions pour la reconstitution, d’indicateurs de volume et/ou de dispositifs de dosage ; les comprimés pour adultes étaient divisés sans/au-delà des lignes de marquage des comprimés ; d’autres problèmes de qualité incluaient un mauvais emballage, des suspensions non homogènes et de l’eau impropre à la reconstitution. En bref, il faut s’attaquer d’urgence aux produits antibiotiques de mauvaise qualité (pas de formulations adaptées à l’âge, qualité et accès médiocres) dans ce contexte afin d’améliorer le traitement antibiotique pédiatrique.

Dans le troisième article, Krockow et Coll se penchent, sur la base des résultats de deux enquêtes menées au Royaume-Uni et aux États-Unis, sur la perception par le public des menaces liées à la résistance aux antimicrobiens (RAM) et sur le fait que les campagnes d’information – bien qu’elles aient connu un certain succès – n’ont pas réussi à sensibiliser le public de manière durable. Leurs conclusions suggèrent que les termes sanitaires existants liés à la RAM – en particulier « RAM » et « résistance aux antimicrobiens » – ne conviennent pas à la communication en matière de santé publique, car « ils obtiennent systématiquement un faible score en termes de mémorisation et d’association de risques ».

Bonne lecture,

Raffaella

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